Chronologie
par Stuart Alexander
1938
Né le 10 janvier en Moravie (Tchécoslovaquie).
Vers 1952
Initié à la photographie par un ami de son père, un boulanger, il commence à photographier sa famille et ses amis avec un appareil en bakélite.
1956-1961
Etudes d’ingénieur à l’université technique de Prague.
Acquiert un vieux Rolleiflex.
Rencontre le photographe et critique, Jiří Jeníček, qui l’encourage à faire sa première exposition au théâtre Semafor à Prague en 1961.
1961
Au vernissage de cette exposition, il rencontre la critique d’art Anna Fárová, personnage important de la photographie tchécoslovaque, avec laquelle il collaborera jusqu’à ce qu’il quitte la Tchécoslovaquie en 1970.
Premier voyage à l’étranger, en Italie, en tant que musicien dans un groupe de musiciens et danseurs folkloriques.
Commence à photographier les Gitans de Tchécoslovaquie.
1961-1967
Travaille comme ingénieur aéronautique à Prague et à Bratislava.
Contribue en tant que photographe indépendant au magazine Divadlo (Théâtre).
1962
Rencontre Markéta Luskačová, étudiante en sociologie culturelle, qui commence à photographier les fêtes religieuses en Slovaquie.
1964
Commence à photographier les représentations théâtrales au Divadlo Na zábradlí (Théâtre sur la balustrade).
1965
Invité par Otomar Krejča, directeur du Divadlo za branou (Théâtre derrière la porte), il photographie les représentations théâtrales.
Devient membre de l’Union des artistes tchécoslovaques.
1966
Publication d’un livre sur le spectacle Ubu Roi d’Alfred Jarry donné par le Divadlo Na zábradlí (Théâtre sur la balustrade).
1967
Démissionne de son poste d’ingénieur et se consacre désormais à la photographie.
Reçoit le prix de l’Union des artistes tchécoslovaques “pour la qualité novatrice de ses photographies de théâtre”.
Ses photographies de Gitans sont présentées pour la première fois à l’exposition, Cikáni 1961-1966, au Divadlo za branou, à Prague (Cikáni signifie Gitans en tchèque).
1968
Part en Roumanie avec Milena Hübschmannová, tsiganologue, pour photographier les Gitans.
Retourne à Prague la veille de l’intervention des armées du pacte de Varsovie. Il photographie tout ce qui se déroule dans les rues de Prague et partout où s’affrontent Tchécoslovaques et Soviétiques.
1969
La troupe du théâtre Divadlo za branou de Prague lui demande de l’accompagner à Londres afin d’exposer ses photographies de théâtre au foyer de l’Aldwych Theatre. C’est son premier voyage en Angleterre.
À la mi-juillet, il entame sa deuxième visite au Royaume-Uni, où il reste au moins trois mois. Ses photographies des événements de 1968 à Prague passent la frontière en secret et parviennent aux Etats-Unis. Sans mentionner le nom de Koudelka, Magnum distribue les photographies qui sont publiées dans la plupart des grands magazines internationaux. Le reportage “par un photographe tchèque anonyme” recevra le prix Robert Capa décerné par l’Overseas Press Club. Elliott Erwitt, alors président de Magnum Photos, en tirera pour la télévision américaine CBS News un court métrage tourné au banc-titre.
1970
Quitte la Tchécoslovaquie avec un visa de sortie de trois mois. Ne revient pas dans son pays à l’expiration du visa. Devient apatride. Trouve asile en Angleterre où il réside jusqu’en 1979.
Commence à voyager et à photographier les Gitans, les fêtes religieuses et populaires, et la vie quotidienne dans différents pays d’Europe.
1971
Elliott Erwitt propose que Koudelka entre chez Magnum Photos : il devient membre associé.
1972
Il rencontre Henri Cartier-Bresson et Robert Delpire qui deviennent des amis intimes. Il fait la connaissance de Romeo Martinez.
1974
Devient membre de Magnum Photos.
1975
Josef Koudelka, exposition personnelle organisée par John Szarkowski au Museum of Modern Art de New York. Robert Delpire édite, à Paris, Gitans, les photographies de Koudelka de Roms en Gitans : La fin du voyage (1977) la fin du voyage. Aperture en publie la version américaine sous le titre Gypsies (1975).
1978
Gitans, la fin du voyage reçoit le prix Nadar décerné par l’association Gens d’images.
1980-1987
Quitte l’Angleterre pour la France en 1980. Toujours apatride, il continue de voyager à travers l’Europe.
1984
Première grande exposition, organisée par l’Arts Council of Great Britain et conçue par Robert Delpire à la Hayward Gallery à Londres. Pour accompagner cette exposition, le livre Josef Koudelka, dans la collection “Photo Poche”, est publié en anglais et en français par le Centre national de la photographie à Paris.
Après la mort de son père et donc après seize ans d’anonymat, ses photos de l’intervention des armées du pacte de Varsovie à Prague sont publiées sous son nom pour la première fois. Avant cette date, Josef voulait éviter à sa famille, qui vivait en Tchécoslovaquie, d’éventuelles représailles.
1986
Invité par la Mission photographique de la DATAR, il participe jusqu’en 1987 au projet national sur le paysage urbain et le paysage rural en France. C’est dans le cadre de cette mission qu’il commence à photographier avec un appareil panoramique.
1987
Est naturalisé français. Le Grand Prix national de la photographie lui est décerné à Paris par le ministère de la Culture et de la Communication.
1988
Deux grandes expositions conçues par Robert Delpire sont présentées au Palais de Tokyo, Centre national de la photographie, à Paris, et à l’International Center of Photography à New York. Ces deux expositions circulent ensuite aux Etats-Unis et en Europe.
Exils, publié par le Centre national de la photographie à Paris, par Aperture à New York et par Thames & Hudson à Londres, reçoit, en 1989, l’International Center of Photography Publication Award for an Outstanding Photographic Book.
Commence à photographier avec un appareil panoramique dans le Nord de la France pour la Mission photographique Transmanche ; il s’agit d’un projet sur les changements causés dans la région par la construction du tunnel sous la Manche.
1989
Reçoit le prix Hugo Erfurth de la ville de Leverkusen en Allemagne, et d’Agfa- Gevaert AG.
Bien qu’il ne puisse pas retourner en Tchécoslovaquie, comme il a un passeport français, il est invité avec huit autres photographes français à visiter l’Union soviétique. Il photographie Moscou.
Termine son travail pour la Mission photographique Transmanche par la publication de son premier livre de photographies panoramiques : Josef Koudelka, Mission photographique Transmanche, cahier n° 6.
Reçoit le prix Romanes de l’auteur gitan, Mateo Maximoff.
Exiles (1988) reçoit du International Center of Photography le Prix de publication pour un livre photographique exceptionnel.
1990
Retourne en Tchécoslovaquie après vingt ans d’exil. Commence à photographier en Europe de l’Est.
Exposition, sous le commissariat d’Anna Fárová, à Prague, dans laquelle les photographies de “l’Invasion de Prague” (1968) sont présentées et publiées pour la première fois en Tchécoslovaquie.
Commence à photographier le paysage le plus dévasté d’Europe : la région des monts Métallifères du Nord de la Bohême, du Sud de l’Allemagne et de la Pologne, connue sous le nom de Triangle noir.
1991
Lauréat du Grand Prix international Henri Cartier-Bresson/ HCB Award (Centre national de la photographie & American Express, Paris).
Photographie avec un appareil panoramique le centre-ville de Beyrouth détruit par la guerre.
1992
Reçoit le prix pour la Photographie de l’Erna et Victor Hasselblad Foundation.
Nommé Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres par le Ministre français de la Culture.
1994
Après quatre ans de travail sur la région du Triangle noir, conçoit l’exposition et le livre de photographies panoramiques, Černý trojúhelník – Podkrušnohoří : Fotografíe 1990-1994 (Le Triangle noir – La région située au pied des monts Métallifères), publié par Vesmír à Prague.
Invité par le producteur du film Le Regard d’Ulysse, réalisé par Theo Angelopoulos, il accompagne l’équipe et donne une vision personnelle des pays des Balkans où le film est tourné. Ses photographies sont exposées et publiées sous le titre, Periplanissis: Following Ulysses’ Gaze.
1996-1997
La Cultural Foundation of the Free State of Saxony et le Siemens Culture Program l’invitent à participer au projet “Aufriss : Künstlerische Positionen und Industrielandschaft in der Mitte Europas”. Koudelka et huit autres artistes sont sollicités pour témoigner de la dévastation des paysages dans la région située aux confins de la Saxe, de la Pologne et de la République tchèque, due à une exploitation industrielle irresponsable et aux extractions minières à ciel ouvert.
1997-1998
A la demande de la Ffotogallery de Cardiff sous le patronage du Cardiff Bay Arts Trust il réalise une série de photographies panoramiques dans le Sud du pays de Galles. Le point culminant de ce projet étant le livre Reconnaissance: Wales, accompagné d’une exposition au pays de Galles.
1998
Récompensé par la médaille du centenaire de la Royal Photographic Society à Bath en Angleterre, “pour son importante contribution à l’art de la photographie”.
2001
Achève une série de photographies panoramiques pour le groupe Lhoist, producteur de chaux. Elle montre le regard de Koudelka sur les modifications du paysage par l’exploitation des carrières de calcaire. Ce travail a donné lieu à la publication du livre Lime Stone.
2002
Nommé Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres par le Ministre français de la Culture.
Réalise une exposition rétrospective majeure présentée à la Galerie nationale de Prague.
Décoré de la médaille du Mérite tchèque par le président Václav Havel.
2003
Son projet photographique sur Rome donne lieu à la réalisation d’une exposition et d’un livre, intitulés Théâtre du temps.
Photographie des sites archéologiques grecs pour une exposition coïncidant avec les Jeux olympiques d’Athènes.
2004
L’International Center of Photography à New York lui décerne le Cornell Capa Infinity Award pour son œuvre photographique.
2006
Parution à Paris chez Delpire éditeur, et dans sept autres pays, de Koudelka, premier ouvrage rétrospectif de l’ensemble de son œuvre. Ce livre marque le point d’orgue de trente-cinq ans de collaboration et d’amitié avec son principal éditeur, Robert Delpire.
2008
Quarante ans après les événements, publication dans onze langues d’Invasion 68, incluant un très grand nombre de photographies inédites de l’intervention des armées du pacte de Varsovie à Prague.
2011
Publication dans sept pays de Gypsies, version revue et augmentée de la maquette originale préparée quarante-trois ans plus tôt, en 1968 à Prague, par Koudelka et le graphiste Milan Kopřiva.
Assiste à l’inauguration de son exposition Invasion 68 à Moscou au Lumière Brothers Center for Photography.
2012
Publication en France de son livre Lime, aboutissement d’un travail photographique conduit de 1999 à 2010 à la demande du groupe Lhoist, à travers 11 pays sur les sites de 51 carrières de calcaire.
Nommé Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres par le Ministre français de la Culture.
2013
Première rétrospective de son travail sur la représentation des grands sites archéologiques de l’Antiquité grecque et romaine dans vingt pays du pourtour méditerranéen, l’exposition Vestiges 1991-2012/Josef Koudelka est présentée au Centre de la Vieille Charité à Marseille.
Publication de son livre Wall: Israeli & Palestinian Landscape, 2008–2012, achevant un travail commencé en 2008 dans le cadre du projet This Place auquel sont conviés à participer douze photographes. Wall est composé de photographies de – ou en rapport avec – la barrière de séparation construite par les Israéliens, qui traverse la Cisjordanie et Israël.
2014
Exposition rétrospective Josef Koudelka: Nationality Doubtful à l’Art Institute of Chicago et, ensuite, au J. Paul Getty Museum à Los Angeles.
Nouvelle édition revue et augmentée d’Exils publiée par Aperture à New York, Thames & Hudson à Londres, et Delpire éditeur à Paris.
L’exposition collective This Place, incluant ses photographies de la barrière de séparation israélienne, est présentée au DOX Centre for Contemporary Art à Prague, avant de circuler au Tel-Aviv Museum of Art, au Norton Museum of Art, et, enfin, au Brooklyn Museum of Art en 2016.
2015
Présentation de l’exposition Josef Koudelka: Twelve Panoramas, 1987–2012 à la Pace/MacGill Gallery à New York.
La rétrospective Josef Koudelka: Nationality Doubtful à la Fundación MAPFRE à Madrid.
Sortie du film documentaire Koudelka: Shooting Holy Land du photographe et réalisateur Gilad Baram.
2016
Exiles/Wall est présentée au Nederlands Fotomuseum à Rotterdam.
L’exposition Gypsies est présentée au Museum of Photography à Séoul.
2017
Exposition Josef Koudelka : La fabrique d’Exils au Centre Georges Pompidou à Paris.
Josef Koudelka: Industrial Landscapes est présentée au Museo Civico Archeologico à Bologna, dans le cadre de Foto/Industria, la biennale de la photographie sur l’industrie et le travail.
2018
La Galerie nationale et le musée des Arts décoratifs de Prague organisent les expositions Koudelka: Navraty et Koudelka De-creazione à partir des dons faits par Koudelka à ces institutions.
2019
La Fondation Josef Koudelka est établie à Prague.
2020
Aboutissement de plusieurs années à photographier des sites archéologiques en Méditerranée avec la présentation de son exposition Ruines à la Bibliothèque Nationale de France.
2021
Don à quatre musées de la République tchèque de plus de 2 000 photographies représentatives de l'ensemble de son œuvre.
Koudelka Théâtre est édité chez delpire & co à Paris en français et en anglais.
Deníky, extraits du journal de Koudelka est édité à Prague par Torst.
2022
L’exposition, IKONAR : Constellations d’archives et sa publication d’accompagnement, composée de tirages d'époque, d'agrandissements de planches contact et de documents d'archives sont présentés à Photo Elysée à Lausanne.
2023
Josef Koudelka Next: A Visual Biography de Melissa Harris est édité par Aperture en anglais et sortira en français chez delpire & co en 2024.